
Un parcours de rééducation et de conscience
Une étude anglaise fascinante, publiée en 2008 dans le British Medical Journal, a exploré les bienfaits de la Technique Alexander pour les douleurs dorsales chroniques ou récurrentes, révélant bien plus qu’un simple remède physique. Menée auprès de 579 patients dans 64 cabinets médicaux du sud et de l’ouest de l’Angleterre, l’essai ATEAM a démontré que cette technique est une véritable rééducation holistique de notre relation à nous-mêmes.
Les participants, répartis en groupes, ont suivi soit des soins standards, des massages, des exercices physiques, soit des cours de Technique Alexander (6 ou 24 séances). Après un an, ceux qui avaient bénéficié de 24 séances ont vu leurs jours de douleur chuter de manière spectaculaire – de 21 à seulement 3 par mois – avec une amélioration de 42 % des activités quotidiennes limitées par le mal de dos. Même avec seulement 6 séances combinées à un programme d’exercices, les résultats restaient impressionnants. Ce qui distingue la Technique Alexander, c’est son approche : elle ne se contente pas de « corriger » la posture, entendue comme une mécanique rigide, mais la transforme en une expression vivante de notre personnalité et de notre attitude.
Dans cette vision holistique, la posture devient le miroir de notre façon de nous mouvoir dans le monde et de nous connecter à nous-mêmes. Grâce à la Technique, on apprend à relâcher des tensions profondes, souvent inconscientes, en rééduquant corps et esprit vers une harmonie naturelle. Financée par le Medical Research Council et le NHS, cette étude suggère que cette méthode ne soulage pas seulement la douleur, mais nous guide vers une nouvelle conscience, réduisant les habitudes néfastes et améliorant la qualité de vie sans recours à des médicaments ou des interventions invasives.
Il n’est donc pas surprenant qu’en Suisse, la Technique Alexander soit reconnue comme thérapie complémentaire, s’intégrant parfaitement dans une offre complète de soins, de bien-être et de prévention au sein des systèmes de santé et éducatif. Ici, le rôle du thérapeute complémentaire est non seulement reconnu, mais également valorisé pour son importance fondamentale : un lien entre santé physique et épanouissement personnel, qui considère l’individu dans sa globalité.
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Ettore ARCAIS
Director of CTAN, the Alexander Technique Professional Training Center in Neuchâtel, Switzerland
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